BEJAIA INTENDANCE

BEJAIA INTENDANCE

L’intendant ou la genèse d’une insurrection programmée

Relancer le débat sur le statut de l'intendant dans cette cacophonie de revendications tous azimuts, de contestations multiformes, relève de la gageure tant les forces d'inertie et les capacités de nuisance développées paraissent insurmontables.

 

Mais le défi est à relever car perpétuer le black-out équivaudrait à légitimer le mépris, à légaliser les dénis de droit.

Dans l'histoire tourmentée des relations Intendance - Tutelle, le SGT de sinistre mémoire, a été le catalyseur de tous les mécontentements, de toutes les frustrations, son avènement ayant assis pour longtemps la sous cotation de notre régime indemnitaire et de rémunération.

 

Suprême injure, son application a été confiée à ceux-là mêmes qu'il a contribué à laminer.

La promulgation du décret 90/ 49 portant Statut Particulier des Travailleurs de l'Education, constituait le test de la bonne volonté du législateur, dans la mesure où son article 95 semblais mettre fin au flou rédactionnel du libellé des tâches dévaluées à l'intendant : « Les intendants sont chargés de la gestion financière et matériel

Le des établissements. Ils sont agents comptables. Ils participent à l'éducation et à la formation des élèves ».

            Mais cet énoncé prolifique des missions assignées à l'Intendant n'était qu'un leurre, son contenu littéral sera expurgé de l'incidence financière qu'il était supposé véhiculer.
Car dans le sillage de ce texte réglementaire, survint le décret 90/192 du 23.06.1990 qui instituait une Indemnité d’expérience pédagogique et dont l'avantage fut contesté à l'Intendant, au motif, semble-t-il, qu'il n'est pas pédagogue. Point n'est besoin de s'étaler sur les interprétations sémantiques du concept de pédagogue, une compilation du dictionnaire Larousse mettrait en évidence l'indissociabilité et la parfaite imbrication des termes pédagogue et éducateur.

             La série noire continue et le personnel d'Intendance va tomber encore une fois de Charybde en Scylla puisque le décret 91/311 pris en application de la loi 90/21 portant comptabilité publique, va nous administrer la preuve irréfragable de la duplicité de l'Administration.

 

              En effet, ce texte réglementaire fiait l'obligation aux Trésoriers de Wilaya territorialement compétents de prononcer et de notifier aux Intendants et au nom du Ministre des Finances, leur agrément en qualité d'Agents Comptables  et  générera  (le décret suscité) une indemnité de caisse de champ d'application de laquelle sera exclu l'Intendant. Prétexte  invoqué :  le décret 91/251  portant attribution de l'Indemnité de Sujétion Spéciale aux   personnels   d'Intendance stipulait qu'elle était « exclusive de toutes autres primes et indemnités ».

La première question qui taraude l'esprit est : Pourquoi cette phrase assassine et scélérate ne concerne-t-elle qu'une catégorie sur sept des personnels régis par le décret 90/49 et bénéficiaires de cet avantage spécifique ?

La deuxième interrogation est celle qui consiste à se demander à quels objectifs répondent ces pratiques      sordides      et ségrégationnistes ?

 

                  Le   désenchantement   va perdurer, la supplice de Sisyphe semble être la sanction suprême infligée au corps d'Intendance condamné à rouler le rocher des refus systématiques puisque le décret présidentiel 330/02 du 16.10.2002 octroie une indemnité de documentation aux fonctionnaires du secteur de l'Education Nationale, son annexe 1 fixant la liste exhaustive des heureux bénéficiaires. Et pour perpétuer les pratiques d'exclusion et ne pas déroger aux bonnes traditions établies, ce texte fera l'impasse sur les pestiférés de ce Ministère

 

Ici, la nouveauté réside dans le principe de la hiérarchie des textes ou plus communément dans    la notion de parallélisme des formes.

 

En effet, le décret présidentiel (330/02) ayant prééminence sur le décret exécutif (90/49), cet oubli pourrait s'apparenter à un désir longtemps refoulé de se délester  de  cette  catégorie encombrante de fonctionnaire. La récurrence symptomatique des « omissions » plaide en faveur de toutes les hypothèses.

Bien plus, elle contribue à ancrer dans l'esprit des « détestables » potentiels, l'existence d'un lobby puissant aux pratiques ignobles et dont l'acharnement à dévaloriser la corporation n'est que l'expression d'un indicible complexe d'infériorité

 

"Alors Messieurs, osez ! Franchissez le Rubicon et décrétez que cette frange de la communauté éducative, Taillable et corvéable à merci doit émigrer sous des cieux plus cléments !

Si le mot intendant vient du latin entendre qui signifie « étendre sa vue, être à l'écoute », pourrions-nous        seulement affirmer que nous avons le sentiment  d'être entendus à défaut d'être écoutés, devant l'étalage de tans de mépris souverain, de dénis de droit réitérés, de velléités hypocrites de marginalisation ?

Quelle attitude adopter face à une administration haineuse,

soucieuse d'hybrider l'intendant, de l'abâtardir, de lui dénier un statut valorisant et stabilisant, belliciste à souhait, arc-boutée à une vision passéiste des choses, incapable de transcender les a priori,   oublieuse  de  l'apport inestimable de ce fonctionnaire à l'épanouissement de la communauté éducative ?

 Que et qui sommes-nous ? Des   couteaux   sans   lames desquels on a retiré les manches, des êtres sans consistance, ghettoïsés, humiliés, confrontés à des questionnements identitaires, mais piaffant d'impatience d'en découdre avec les zélés négateurs de nos droits imprescriptibles, parce que victimes indéniables d'une tyrannie aveugle et d'une injustice flagrante qui exacerbent notre rage, démultiplient à l'infini notre désarroi et notre désespoir, inhibent nos capacités de réflexion.

Alors, si force doit rester à la Loi, si la sagesse et le bon sens dictent qu'en toute circonstance doit prévaloir la force de l'argument sur l'argument de la force, il urge que soient levées toutes les équivoques et toutes les ambiguïtés et particulièrement dans la perspective de   l'imminente   refonte   du Statut Général de la Fonction Publique.

 

  Intendant Principal "SOUK AHRAS" Quotidien d'Oran du 30/01/2003



14/06/2010
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